“Cette génération politique n'a jamais connu l'inflation" : Michel-Edouard Leclerc critique la gestion de la crise
© Capture d'écran - LCI-TF1 - Michel-Edouard Leclerc a dénoncé la gestion de la crise par les décideurs publics sur LCI-TF1.
Invité de LCI ce vendredi 10 mars, Michel-Edouard Leclerc, le président du comité stratégique des centres E. Leclerc, a dénoncé la gestion de la crise inflationniste par les politiques et les décideurs des institutions.
“Un déni d’inflation” de la part “des politiques et des décideurs publiques”. Le terme est fort. Ce vendredi 10 mars, Michel-Edouard Leclerc, le président du comité stratégique des centres E. Leclerc, était invité sur le plateau de LCI-TF1. Il y a dénoncé une mauvaise gestion de la crise inflationniste, qui a dépassé les 7% en France depuis 2023.
“Cette génération politique n'a jamais connu l'inflation", a-t-il commencé. La dernière inflation de ce niveau remonte à 1985, selon l’Insee. “C’est mon âge qui me fait voir ça. Je suis aussi bien professionnellement que politiquement, ils n’ont pas connu cette époque ni les perturbations que cela entraîne. Et donc ils les ont niés”, a-t-il conclu.
“Une génération politique qui ne se met pas à la place de l’entreprise”
Le dirigeant de Leclerc reproche aussi aux leaders publics d’adopter une vision globale et mondialisée. “C’est aussi une génération politique qui est très macro-politique, macroéconomique, et qui donc ne se met pas à la place de l’entreprise”, a-t-il poursuivi.
Selon lui, les hommes politiques de ce pays auraient dû se mettre “en ordre de bataille avec les chefs d’entreprise pour tout renégocier en amont : les conteneurs, l’énergie... il y a déjà deux ans et demi.” “Beaucoup de retard à l’allumage”, en résumé.
Et les nombreuses mesures en compensation de l’inflation telles que les chèques alimentaires et les chèques énergie sont insuffisantes pour Michel-Edouard Leclerc. Elle permet de maintenir le niveau de l’inflation à un niveau inférieur à celui de ses voisins, comme l’Allemagne (9%), “mais on ne dit pas à quel coût”, critique-t-il. Et d’ajouter : “On aurait pu gagner deux à trois points d’inflation si on avait négocié en amont.” Une situation de laquelle la France pourrait sortir "à partir du mois de juillet, du mois d'août", anticipe le spécialiste de la grande distribution.
Lundi 6 mars, Bruno Le Maire a encouragé la grande distribution à proposer un "trimestre anti-inflation", comme l'explique Le Pairisien. Une opération commerciale qui vise à offrir, selon le ministre de l’Économie "le prix le plus bas possible" sur une sélection de "centaines" de produits laissée au choix des distributeurs.
publié le 10 mars à 11h09, Orange avec 6Medias