Cette décision européenne qui va fortement déplaire aux chasseurs français
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Pour endiguer la pollution et protéger la biodiversité des espaces humides, l’Union européenne interdit l’usage des cartouches de plomb pour les chasseurs près des zones humides, rapporte Le Parisien, vendredi 3 mars.
C’est une décision qui met du plomb dans l’aile des chasseurs. Soucieuse de protéger la biodiversité des espaces humides, comme les marécages, lacs ou étangs, l’Union européenne a interdit l’usage des cartouches de plomb aux chasseurs dans un périmètre de 100 mètres de ces zones humides, rapporte Le Parisien, vendredi 3 mars. Et cela concernera tous les chasseurs des États membres de l’union. Face à ce décret, les chasseurs ne comptent pas rester les bras croisés. Problème pointé par le porte-parole de la Fédération nationale des chasseurs (FNC), Thierry Coste : l’obsolescence des armes. “Tous les fusils anciens, par exemple ceux hérités du grand-père ou qui ont plus de 7 ou 8 ans, ne sont pas adaptés à utiliser autre chose que des cartouches au plomb.” Selon la FNC, pas moins de 650 000 chasseurs français, sur 1,1 million, seront impactés par la décision européenne : "Les armes détenues, à raison d’une moyenne de deux par chasseur, deviendront tout simplement inutilisables car leur transformation est quasi impossible".
De son côté, Willy Schraen, président de la Ligue nationale des chasseurs, estime à “650 millions et 975 millions d’euros” le coût de remplacement des armes pour l’ensemble des chasseurs français afin de se conformer à la nouvelle norme. Thierry Coste complète en réclamant “une prime à la casse” pour les vieilles armes en cas d’interdiction totale de la part de l’Union européenne.
Les collectifs environnementaux se réjouissent de cette décision
Si les chasseurs s'opposent à une telle interdiction, elle est applaudie en France par la Ligue de protection des oiseaux (LPO). “Environ 250 millions de cartouches sont tirées chaque année dans notre pays, les trois quarts pour la chasse et le quart restant pour le ball-trap, ce qui représente près de 8 000 tonnes de plomb déversées dans l'environnement”, explique-t-elle, citée par le quotidien. Si les animaux ne meurent pas forcément sous l’impact des cartouches, ils trépassent à cause du plomb à l'intérieur. “Certaines espèces d’oiseaux, comme les canards et les cygnes, confondent les petits plombs qui se retrouvent dans l’eau ou la nature avec des gastrolithes, ces cailloux ingérés pour faciliter le broyage de la nourriture dans leur gésier”, abonde le collectif
publié le 3 mars à 12h12, Orange avec 6Medias