France

Ce sombre personnage de l’histoire de France placardé au ministère de la Justice suscite la polémique

© Wikimedia Commons - Le maréchal Pétain (au centre) et son chef du gouvernement, Pierre Laval (à droite), en 1942

Le portrait de Pierre Laval, numéro 2 du régime de Vichy, est affiché au ministère de la Justice. De quoi susciter le courroux de plusieurs syndicats de magistrats, qui devaient rencontrer le garde des Sceaux Éric Dupond-Moretti, mardi 13 février, a rapporté France Culture.

Aux côtés d’Alain Peyreffite, Robert Badinter ou encore Christiane Taubira, sa présence interroge. Sur le mur de la grande galerie du ministère de la Justice, à Paris, trône un portrait de Pierre Laval. Cet éphémère garde des Sceaux, en 1926, est plus funestement connu pour son rôle de chef du gouvernement dans le régime de Vichy mis en place par le maréchal Philippe Pétain durant la Seconde Guerre mondiale, entre 1940 et 1944. Aujourd’hui, les syndicats de magistrats réclament le retrait de sa photo, comme l’a rapporté France Culture, mardi 13 février.

Une demande qu’ils devaient exprimée auprès de l’actuel garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, mardi matin. Cette requête a déjà été émise à plusieurs reprises, notamment en 2019. En vain. Selon le ministère de la Justice, le portrait de Pierre Laval traduit la volonté de l’État d’observer son passé avec plus d’acuité et d’esprit critique. De plus, son noircissement, réclamé par la CGT des Chancelleries et Services Judiciaires, aurait pour effet d’attirer les regards sur ce personnage.

Fusillé en octobre 1945 pour haute trahison

Si à l’hôtel du Bourvallais, siège du ministère de la Justice, Pierre Laval bénéficie encore d’une exposition, ce n’est plus le cas au quai d’Orsay. En 2018, une controverse avait éclaté autour de l’ancien chef de la diplomatie, en fonction de 1934 à 1936. Le ministre de l’époque Jean-Yves Le Drian avait décidé de noircir le cadre dans lequel était exposé le bras droit du maréchal Pétain, rappelle France Culture.

Au ministère de la Justice, les services ont préféré ajouter une mention en sus du portrait : "Convaincu d’indignité nationale, Pierre Laval a été condamné à la dégradation nationale le 9 mars 1945". Un motif est cependant omis. Lors de son procès, Pierre Laval a été condamné à l’exécution pour haute trahison et complot contre la sûreté intérieure de l’État. Il sera fusillé le 15 octobre 1945.

publié le 13 février à 11h15, Antoine Grotteria, 6Medias

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