France

"Ça peut être mal vu" : ces patrons qui voient le congé paternité d'un mauvais œil

Malgré son allongement en juillet 2021, le congé paternité n'est pas encore accepté par certains patrons. Dans Le Parisien, plusieurs salariés racontent avoir subi la pression de leur direction, voire s'être fait sanctionner pour avoir voulu en bénéficier.

Si le congé paternité a été allongé en juillet 2021, passant de onze à vingt-cinq jours, il n'est pas totalement entré dans les mœurs. Dans les colonnes du Parisien, Martin, un dirigeant de 42 ans, raconte avoir voulu profiter de ce congé pour la naissance de son deuxième enfant, fin 2022. Son entreprise a même signé des accords pour allonger la durée légale. Dans les faits, pourtant, sa demande passe mal et ses relations avec son patron se dégradent. Au point qu’il est convoqué à un entretien préalable de licenciement pour insuffisance professionnelle, à son retour.

Le cas de Martin n'est pas isolé. La Direction de la sécurité sociale (DSS) annonce certes une hausse de 11,6 % du nombre de bénéficiaires du dispositif entre 2019 et 2021, ainsi que de la durée du congé paternité. Mais "de grandes disparités" selon la situation professionnelle du père ont été constatées par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq).

"Il y a encore un peu une mentalité d'épicier"

"À partir du moment où on occupe une place importante dans une entreprise, ça peut être mal vu. Il y a encore un peu une mentalité d’épicier, il faut faire tourner la boutique", regrette auprès du Parisien un responsable syndical du milieu bancaire. Le problème se pose notamment dans les petites entreprises, rétives à l'idée de laisser partir un salarié pour un mois. Un phénomène d'autocensure s'est également installé, comme en témoignent plusieurs salariés, y compris Martin, qui concède : "Si j’avais un autre enfant, je ne reprendrais pas mon congé paternité".

publié le 1 juin à 12h45, Orange avec 6Medias

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