France

"Ça m’a fait ressentir que j’étais Charlie" : l'inventeur du slogan raconte la genèse de sa création

Invité sur le plateau de LCI, dimanche 7 janvier, Joachim Ronchin, créateur du slogan "Je suis Charlie", est revenu sur les raisons qu’ils l’ont poussé à imaginer ce qui deviendrait un cri de ralliement, massivement repris après l’attentat d’il y a neuf ans.

"Je suis Charlie." Trois mots forts, qui ont inondé la planète après l’attentat meurtrier perpétré contre la rédaction du journal Charlie Hebdo, le 7 janvier 2015. Il y a neuf ans jour pour jour, Cabu, Charb, Wolinski, Tignous et huit autres personnes étaient victimes de l’assaut mené par les frères Kouachi, dans le 11e arrondissement de Paris.

Un événement qui a marqué le pays et sur lequel est revenu Joachim Ronchin, graphiste et créateur du slogan et logo "Je suis Charlie". Il était, dimanche 7 janvier, invité sur le plateau de LCI, à l’occasion des neuf ans du drame et de la sortie de son livre "Une histoire folle : comment j'ai créé Je suis Charlie et le voyage en Absurdie qui a suivi". Il est revenu en détail sur la naissance de ce cri pour la liberté d'expression.

"Charlie faisait partie de mon Panthéon personnel"

"Je suis au boulot, je suis directeur artistique d'un magazine. Je vais à la rédaction et j'entends mon rédacteur en chef adjoint qui dit qu'il y a eu une attaque chez Charlie. Sur le moment, je minimise, […] je ne peux pas penser que c'est très grave", explique Joachim Ronchin. Petit à petit, les choses se précisent, les premières morts sont recensées. "Juste avant de partir déjeuner, j’ai écrit ces trois mots parce que Charlie faisait partie de mon Panthéon personnel", poursuit-il. "Quand j’ai vu qu’il y avait une attaque, ça m’a fait ressentir que j’étais Charlie", souligne Joachim Ronchin.

À 12h52, il poste l’image sur son compte Twitter, "sans aucune recherche de viralité". Le soir venu, c’est en se rendant sur la place de la République, où de nombreuses personnes s’étaient donné rendez-vous pour rendre hommage aux victimes, qu’il remarque que son image avait été imprimée sur des pancartes. "Ce slogan a généré un débat, être ou ne pas être Charlie. […] Ça soulève énormément de sujets qui sont très loin de moi", déplore-t-il, tout comme les dérives qui ont amené certains à vouloir déposer la marque à des fins pécuniaires. Il précise toutefois qu’aujourd’hui, "c’est un slogan indéposable".

publié le 7 janvier à 16h50, Théo Rampazzo, 6Medias

Liens commerciaux