France

"C’est cinq fois le Bataclan", Yannick Alléno réagit à la création du délit d’homicide routier

Le chef cuisinier, qui a perdu un fils en mai 2022 lors d’un accident de la route, s’est exprimé ce lundi 17 juillet sur la modification du Code pénal par la Première ministre. Selon lui, cette nouvelle qualification n’est pas suffisante.

Le délit d’homicide routier va remplacer les homicides involontaires concernant les accidents de la route. "Ce n’est pas satisfaisant", a déploré sur BFMTV le chef cuisinier Yannick Alléno, dont le fils de 24 ans est décédé en mai 2022 dans un accident de la route causé par un conducteur positif à l’alcool et aux stupéfiants. Il a rappelé que les accidents de la route causent la mort de centaines de jeunes chaque année. "C’est 708 gamins qui partent tous les ans sous l’effet d’homicide routier, c’est cinq fois le Bataclan", a-t-il souligné.

"Changement sémantique"

Le chef cuisinier et les associations de victimes dénoncent une mesure insuffisante et demandent "une infraction autonome, distincte de l’homicide involontaire". Ils veulent par ailleurs que la prise d’alcool ou de drogue avant une conduite soit considéré comme des "actes volontaires". La mesure prise par la Première ministre qui vise à mettre en place le délit d’"homicide routier", n’est qu’un "verbatim", selon Yannick Alléno qui n’y voit qu’un "changement sémantique de la loi". "On sera toujours sous le chapeau de l’homicide involontaire et c’est dire : ‘Vous avez tué ce n’est pas grave, vous avez pris votre véhicule en étant drogué ce n’est pas grave’."

La modification du Code pénal permettra d'être puni jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 75 000 euros d’amende. En 2022, 3 260 personnes sont décédées sur les routes en France métropolitaine. Yannick Alléno a en outre rappelé que chaque décès est lourd de conséquences pour les familles. "Quand un enfant part sur la route, il faut bien imaginer que c’est une famille entière qui est décimée."

publié le 17 juillet à 18h17, Inès Cussac, 6Medias

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