Aveyron : la justice suspend l’autorisation d’abattre les chiens la nuit
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Dans une décision rendue mardi 7 mai par le tribunal administratif de Toulouse (Haute-Garonne), l’arrêté préfectoral de l’Aveyron autorisant temporairement d’abattre une race de chien proche du loup la nuit a été suspendu.
Un arrêté du préfet de Rodez (Aveyron) prévoyait que, du 10 avril au 10 mai, tous les chiens "errants, divagants ou malfaisants" s’approchant trop des troupeaux de plusieurs communes du département pourront être abattus la nuit, entre 20 heures à 8 heures. Deux requêtes en référé-suspension avaient alors été déposées fin avril par la Société nationale pour la défense des animaux et l’association Stéphane Lamart, rapporte La Dépêche.
Depuis le début de l’année, dans le périmètre du Larzac, 13 attaques de troupeaux avaient provoqué la mort de 53 ovins. Pour Me Patrice Gaillon, avocat des associations, le préfet a pris cette décision "pour essayer de calmer une situation un peu tendue localement", a-t-il déclaré devant le président du tribunal administratif de Toulouse (Haute-Garonne). Il juge cet arrêté excessif.
La suspension de l’arrêté est une satisfaction
Bien que l’audience intervienne à seulement quatre jours de la fin de l’arrêté, "ce sont quatre jours où cette exécution est possible", a affirmé Me Patrice Gaillon. "La capture d’un animal est un préalable à toute euthanasie. L’euthanasie d’un animal au fusil, dans les campagnes de France, c’est interdit. Aujourd’hui, c’est un délit", a-t-il ajouté.
Pour les représentants du préfet, "il ne s’agit pas d’abattre tous les chiens errants. Il vise un chien Saarloos. Ce chien n’a pas été aperçu de nouveau. L’arrêté a peut-être poussé le maître-chien à le récupérer". Le président du tribunal administratif a statué, mardi 7 mai, donnant raison aux associations, l’arrêté est donc suspendu. "C’est une action qu’on aurait pu éviter au vu de l’extravagance juridique", a confié Me Gaillon.
Pour Stéphane Lamart, président et fondateur de l’association du même nom, cette décision est une satisfaction. "Humainement, il est inacceptable que de hauts fonctionnaires prennent de tels arrêtés afin d’abattre des chiens ou n’importe quel autre animal pour motif de protéger les troupeaux", a-t-il notamment argumenté.
publié le 7 mai à 21h59, Lilian Moy, 6Medias