Autoroute A69 : malgré l'interdiction, des militants mobilisés et de premières tensions
© Huchot-Boissier Patricia/ABACA - Plusieurs manifestations contre le chantier de l'A69 ont lieu en 2023 et 2024.
Des milliers de manifestants contre l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres sont rassemblés à Puylaurens, dans le Tarn, pour un week-end de manifestation, malgré l’interdiction du préfet qui craignait des violences, rapporte La Dépêche.
Un nouveau week-end de tension est attendu à Puylaurens, dans le Tarn où les opposants au projet de création de l’autoroute A69 entre Toulouse et Castres ont appelé à la mobilisation pour réaffirmer la détermination de leur lutte contre les 53 kilomètres d’autoroute. Les organisateurs, Voie est libre et la Confédération paysanne, se sont exprimés aux alentours de midi avec un discours pacifique, rapporte La Dépêche.
Selon les organisateurs, 4 000 à 5 000 personnes sont présentes sur le campement de Font-Basse. Les autorités voient ce chiffre à la baisse avec 2 500 à 3 000 manifestants sur les lieux, dont 300 à 400 personnes "cagoulées et habillées de noir". Le départ des quatre cortèges a été donné à 14 heures. Une heure plus tard, les forces de l'ordre ont tiré les premières grenades lacrymogènes pour tenter de disperser les opposants au chantier. A partir de 16 heures, la situation a commencé à se tendre : un incendie s'est déclaré au niveau d'un barricade érigée par les manifestations sur la RN126, plusieurs cocktails Molotov ont été lancés vers les forces de l'ordre, entraînant même l'embrasement d'un camion de police, selon les informations de La Dépêche.
Déjà huit interpellations avant le début du week-end
Environ 1 100 gendarmes et policiers, ainsi que deux hélicoptères sont déployés tout le week-end, pour “gérer les personnes et protéger les sites sensibles ou stratégiques”, a indiqué le préfet du département, Michel Vilbois, vendredi 7 juin. Les effectifs ont été renforcés 500 nouveaux membres des forces de l'ordre, samedi 8 juin. Un dispositif important alors même que la mobilisation, appelée “En roue libre”, a été interdite à la demande du ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, par crainte de dérapages et violences. Les opposants au chantier ont déposé un recours pour autoriser la mobilisation, vendredi 7 juin, mais celui-ci a été rejeté par le tribunal administratif de Toulouse. Ils ont donc décidé de poursuivre leur lutte.
Avant même le début du week-end, “nous avons ces derniers jours contrôlé 1 500 personnes, dont dix étaient fichées S”, a indiqué le préfet dans les colonnes de La Dépêche, vendredi 7 juin. “Nous avons procédé à 8 interpellations et 148 objets ont été saisis”, a-t-il aussi précisé. Des objets à “destination d’arme”, parmi lesquels on retrouve, des boules de pétanque, des couteaux, une arbalète, ou encore des planches à clous ou de protection comme du sérum physiologique et des masques.
publié le 8 juin à 14h43, Emma Allamand, 6Medias