France

“Au début, j’ai cru à une blague" : il apprend qu'il devra travailler un an de plus, la veille de sa retraite

Cet ancien courtier en immobilier, habitant près de Nantes (Loire-Atlantique), devait partir à la retraite le 1er octobre 2022 avec l’accord de la Carsat. Jusqu’à ce que, la veille, cette date soit reportée d’un an par la caisse des retraites.

En pleine mobilisation contre le report de l’âge de départ à la retraite, la situation de Victor Bystryewsky n’est pas anodine. Ce courtier en immobilier, habitant de Grandchamps-des-Fontaines, au nord de Nantes (Loire-Atlantique), devait partir à la retraite le 1er octobre, après 42 années d’activité. Sauf que le 30 septembre, la Carsat, la caisse d’assurance retraite et la santé au travail, l’informe que sa retraite est repoussée … d’un an, fait savoir Ouest-France.

“Au début, j’ai cru à une blague. Quand j’ai compris que c’était sérieux, je me suis senti blêmir”, s’est-il remémoré. Selon la Carsat, il lui manque quatre trimestres cotisés, en raison de l’Acre (Aide à la création ou à la reprise d’une entreprise) dont il a bénéficié.

“J’ai coché toutes les cases et on se penche sur mon dossier six mois après ? Ce n’est pas sérieux…”

Victor Bystryewsky avait pourtant pris les devants, avec un rendez-vous avec la Carsat le 20 décembre 2021, lors duquel on lui confirmait “un droit à la retraite pour le 1er octobre 2022”. “J’ai coché toutes les cases et on se penche sur mon dossier six mois après ? Ce n’est pas sérieux…”

“Nos services ont fait une correcte application de la législation et n’ont pas été en défaut d’information comme décrit”, a indiqué la Carsat à Ouest-France. La caisse confirme toutefois des retards : “Le traitement des dossiers de retraite a connu plusieurs mois de difficultés marquées dans le courant 2022”, mais estime être revenue en 2023 “à des indices de performance habituels”.

De son côté, Victor Bystryewsky avait prévenu ses partenaires, ses banques et son fichier de 150 clients. L’ancien spécialiste en courtage se retrouve donc sans revenu. Il a saisi la commission de recours amiable. “J’ai rappelé dix fois la Carsat mais la seule réponse, c’est une lettre me disant que mon dossier sera prochainement examiné.” En attendant, il a dû puiser près de 20 000 euros dans ses économies. Et se questionne : “Comment se débrouillent les gens, en grande précarité, confrontés à cette administration ? C’est vraiment le pot de terre contre le pot de fer.”

publié le 10 mars à 08h45, Orange avec 6Medias

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