Orange avec AFP, publié le jeudi 03 janvier 2019 à 07h54
Des représentants du Rassemblement national, mais aussi des socialistes se sont indignés après l'arrestation mercredi soir du "gilet jaunes" Éric Drouet. Le socialiste François Kalfon a accusé la police d'être "les auxiliaires" de LREM.
Eric Drouet, figure médiatique et controversée des "gilets jaunes", a été arrêté mercredi 2 janvier dans la soirée à Paris pour "vérification d'identité".
Selon une source policière, Éric Drouet, un des initiateurs de la première mobilisation nationale des "gilets jaunes" le 17 novembre, a été interpellé alors qu'il se dirigeait vers les Champs-Elysées où il avait appelé d'autres sympathisants à se rassembler. Un peu plus tôt dans l'après-midi, ce chauffeur routier avait appelé dans une vidéo sur Facebook à mener une "action" sur la célèbre artère parisienne. "Ce soir, on va pas faire une grosse action mais on veut choquer l'opinion publique. Je sais pas s'il y en aura qui seront avec nous sur les 'Champs'(...) On va tous y aller sans gilets", disait-il. Il a ensuite été placé en garde à vue pour manifestation sans déclaration préalable
La violence policière en ligne de mire
Après son arrestation, les réactions politiques ont été nombreuses. Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise qui avait dit plus tôt dans la journée sa "fascination" pour ce leader des "gilets jaunes" a réagi sur Twitter. "De nouveau Éric Drouet interpellé. Pourquoi ? Abus de pouvoir. Une Police politique cible et harcèle désormais les animateurs du mouvement gilet jaune", a-t-il d'abord écrit sur le réseau social. Puis : "Assez de violences, de condamnations et d'interpellations contre les Gilets Jaunes ! Libérez Éric Drouet. Fichez la paix aux porte-voix du peuple".
Le président des Patriotes Florian Philippot a dénoncé la violence des policiers à l'égard d'Éric Drouet.
Steve Briois, vice-président du Rassemblement national a ironisé sur Twitter. "Alerte : arrestation il y a quelques minutes d'un opposant à Vladimir Poutine en Russie. Ah zut... c'était pas en Russie, mais en France, le pays des droits de l'homme", a-t-il écrit.
Le leader de Debout la France a lui dénonce le "2 poids 2 mesures" dont sont victimes les "gilets jaunes". "Impressionnant dispositif de police pour interpeller Eric Drouet : le pouvoir sous Macron et Castaner est sévère envers ses opposants politiques mais laxiste envers les racailles, les fichés S, les violeurs... assez de ce 2 poids 2 mesures !", a écrit le candidat à l'élection présidentielle.
"Est-ce que c'est le rôle des forces de police d'être les auxiliaires de la République en marche. Je pense qu'il y a un problème politique majeur, il faut le régler politiquement et non pas dans une dérive politique", a dénoncé sur BFMTV François Kalfon, membre du bureau politique du Parti socialiste.
Le "gilets jaune" Benjamen Cauchy a quant à lui dénoncé "un acharnement systématique" contre les "gilets jaunes".
Une première arrestation le 22 décembre
"L'État de droit, c'est faire respecter la légalité", a défendu la porte-parole du gouvernement Aurore Bergé.
Vers 19 heures, quelques dizaines de personnes s'étaient rassemblées devant le McDonalds des Champs-Elysées, à proximité de l'Arc de triomphe et attendaient Eric Drouet, sans toutefois avoir enfilé leurs gilets, a constaté une journaliste de l'AFP. Le 22 décembre, Éric Drouet avait déjà été interpellé lors de l'Acte VI des manifestations à Paris pour "port d'arme prohibé" - un bâton - et sera jugé le 5 juin en correctionnelle.
Il avait également suscité une controverse en appelant sur BFMTV à "rentrer" dans l'Elysée. S'il s'en est ensuite défendu, sa déclaration a sur le coup semblé appeler au renversement des institutions, ce qui lui a valu une audition par la police.