France

Après avoir promu un film qui n’a jamais vu le jour, Kev Adams au cœur d'une arnaque aux NFT ?

Kev Adams et d’autres célébrités avaient fait la promotion sur les réseaux sociaux d’un film d’animation “Plush”, qui n’a jamais vu le jour. Plus de 700 investisseurs ont perdu de l’argent, rapporte Médiapart.

Des influenceurs, des nounours et des crypto-monnaies. Un scandale financier aux allures de blagues pourrait bien rattraper Kev Adams. L'humoriste a fait la promotion du film d’animation Plush sur les réseaux sociaux, en 2022, encourageant ses abonnés à participer au financement participatif du projet. Sauf que le film n'a jamais vu le jour, comme l’explique Mediapart dans une enquête publiée dimanche 23 avril. Quelque 770 personnes ont investi dans ce projet et perdu environ 1,5 million d’euros.

Pour investir, les abonnés devaient acheter un ou plusieurs NFT - des certificats numériques de propriété d’images - facturés 1250 euros pièce. En échange, l’investisseur devait être crédité au générique du film, voter sur le scénario du film et même récupérer une partie des bénéfices du film. Dans un live Instagram diffusé le 14 mai 2022, Kev Adams dévoilait le projet - qui ambitionnait de lever plus de 60 millions d’euros - à ses abonnés. Le comédien promettait “un vrai truc à faire, vraiment cool, vraiment fun”. A ses côtés, un gros nounours, dans lequel se trouve le fondateur du projet, l'accompagne pour faire la proposition du film.

“Mais non, on va ruiner personne !”

“En moyenne, vous ferez du six à sept fois ce que vous mettez en 24 mois. Ce qui est énormissime, quand vous y pensez !”, annonçait l'homme déguisé en nounours . En réaction aux commentaires critiques ou soupçonneux, Kev Adams se voulait rassurant : “On va ruiner personne !” Sauf que programmé pour l’hiver 2023, le film n’est en réalité jamais sorti. Depuis juin, la communication du projet a tourné court. Les investisseurs, sans nouvelle, ont perdu la quasi-totalité de leur mise. Les 14 NFT nounours, revendus depuis, l’ont été pour un prix moyen de 250 euros, rapporte Médiapart.

Mais où donc passé l'argent ? La société qui portait ce film s'appelle Illuminart, dont le nom aurait été choisi pour créer la confusion avec la filiale d’Universal Pictures, Illumination. Si le projet était présenté comme étant "100% Français", la société aurait en fait été immatriculée à Dubaï. Selon Médiapart, sa licence commerciale n'a pas été renouvelée et a expiré en février.

Le fondateur de l'entreprise, un certain Fabien Tref surnommé "Faby" serait un grand ami de Kev Adams. C'est lui qui est dans le nounours, dans le live instagram aux côtés de Kev Adams en mai 2022. Grand fan de poker et de cryptommonaie, cet homme d’affaires français de 44 ans s'est défendu d'avoir voulu arnaquer les investisseurs. "Il y en a plein qui sous-entendent qu’on part avec la caisse, déjà il faudrait déjà qu’il y ait une caisse", a insisté Fabien Tref affirmant avoir perdu de l’argent. "Si vous prenez juste les influenceurs américains et le marketing, il y en a déjà pour 1,5 million", a-t-il ajouté lors de sa dernière intervention publique, le 23 juillet 2022. Le chiffre reste toutefois invérifiable, et les investisseurs, sans nouvelle depuis neuf mois. Médiapart révèle également que Fabien Tref a fait l’objet d’une enquête préliminaire en 2016 après un signalement de Tracfin, le service antiblanchiment de Bercy.

publié le 24 avril à 14h20, Orange avec 6Medias

Liens commerciaux