Affaire Robert Boulin : un témoignage choc vient relancer l’enquête
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Alors que l'enquête sur la mort du ministre Robert Boulin en 1979 s’apprêtait à être fermée, le témoignage d’un septuagénaire est venu relancer l’affaire. Dans son entretien avec Ouest-France, il écarte la thèse du suicide.
En 1979, Robert Boulin, alors ministre du Travail pressenti pour devenir Premier ministre pour succéder à Raymond Barre, a été retrouvé mort dans un étang de la forêt de Rambouillet dans les Yvelines. Alors que la thèse du suicide était jusque-là privilégiée, un témoignage est venu relancer l’affaire. Elio Darmon, 76 ans, a attendu près de 45 années avant de témoigner. “Si j’avais témoigné à l’époque, j’étais mort… Si ces gens avaient été capables de tuer un ministre, imaginez ce qu’ils auraient pu faire avec moi”, confie l’ancien gérant d’une société de biens immobiliers.
Conscient d’être au “crépuscule de sa vie”, le septuagénaire voulait révéler ce qu’il savait avant de rendre l’âme et s’est confié à Ouest-France. Âgé de 31 ans en 1979, Elio Darmon vivait en face d’un club libertin nommé “Le Roi René”. Un soir, lors de la fermeture du club, Elio Darmon ramène un certain Pierre Debizet, un habitué des lieux. Il s’agissait de l’ancien patron du Service d'Action Civique, le service d’ordre du parti gaulliste.
“Le patron vous avait demandé de ne pas le tuer”
Invité à la table de Pierre Debizet trois ou quatre jours après l'annonce de la mort du ministre, il y retrouve Jean-Pierre Lenoir, membre du Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage ainsi que deux autres hommes qui ne se sont pas présentés. “Le patron vous avait demandé de ne pas le tuer. Seulement, de lui mettre une danse et de récupérer les dossiers”, a lancé Pierre Debizet aux hommes présents à table.
L’un des hommes attablés indique qu'ils ont suivis les ordres à la lettre, mais que l'homme est mort dans leurs bras d’une crise cardiaque. Impuissants face à sa mort, ils l’ont ensuite balancé dans le lac. “Maintenant, je ne sais pas ce que je vais dire à Pasqua…” a déploré Pierre Debizet.
publié le 7 novembre à 15h00, Arnaud Enjourbault, 6Medias