France

Affaire Mahaut Drama : levée de boucliers dans le camp du Rassemblement national

Samedi 16 mars, lors d’un débat organisé par Mediapart, l’humoriste âgée de 30 ans n’a pas mâché ses mots au moment d’évoquer une éventuelle victoire de Marine Le Pen en 2027, en s’interrogeant sur la nécessité de prendre les armes et de "faire la révolution".

"Factions armées", "Faire la révolution"… Le 16 mars dernier, l’humoriste Mahaut Drama était invitée par Mediapart lors d’une discussion organisée à Paris, dont l’un des thèmes était "Comment lutter contre l’extrême droite ?". Capté, l’événement a été rediffusé sur la chaîne YouTube du quotidien et découpé en plusieurs vidéos.

Dans l’une d’elles, Mahaut Drama se penche sur la marche à suivre en cas de victoire du Rassemblement national lors de la prochaine élection présidentielle de 2027. "Concrètement, qu’est-ce qu’on fait ? Est-ce que nous aussi on a des factions armées ? On se prépare à leur répondre ? Est-ce qu’on doit faire la révolution ?", a-t-elle lancé en questionnant le public. "Moi, je ne sais pas me battre, mais s’il y a des gens qui sont prêts à être courageux à ce point-là, je ne peux que les encourager", a-t-elle ajouté.

Les élus du RN montent au créneau

L’extrait a alors fait le tour des réseaux sociaux, provoquant la sidération au sein du parti présidé par Jordan Bardella. "Propos inadmissibles qui tombent sous le coup de la loi. Je signale ce jour par courrier au procureur de la République", a twitté Jérôme Buisson, député RN de l’Ain, samedi 30 mars. Ce dernier a également interpellé Sandrine Rousseau, qui défendait l’humoriste, en répondant qu’il s’agissait d’un "appel au meurtre".

Laure Lavalette, députée du Var, ainsi que porte-parole du RN à l’Assemblée nationale, a annoncé, face à "ces propos d’une extrême gravité", saisir le procureur de la République "sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale". Stéphane Le Rudulier, sénateur des Bouches-du-Rhône, a quant à lui réclamé la suspension de Mahaut Drama, chroniqueuse à France Inter. "Nos impôts ne doivent plus financer l’extrême gauche antirépublicaine, antisémite et antidémocratique", a-t-il encore martelé.

Marine Le Pen et Jordan Bardella n’ont pas encore réagi.

publié le 31 mars à 17h55, Théo Rampazzo, 6Medias

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