Affaire Abbé Pierre : l'Église va ouvrir ses archives pour l'enquête sans attendre les 75 ans réglementaires
© Gorassini Giancarlo/ABACA - L'archevêque Éric de Moulins-Beaufort encourage "vivement" l'enquête diligentée par Emmaüs.
La Conférence des évêques de France a décidé d'ouvrir ses archives aux chercheurs, annonce-t-elle jeudi 12 septembre auprès de RCF, et en particulier ceux d'Emmaüs qui enquêtent sur l'abbé Pierre.
L'Église veut se saisir du problème abbé Pierre à bras-le-corps. Le président de la Conférence des évêques de France, Éric de Moulins-Beaufort, a annoncé jeudi 12 septembre qu'il avait pris la décision d'ouvrir ses archives aux chercheurs. "Normalement, il y a un délai de 75 ans avant qu'elles puissent être consultées, mais nous avons décidé de les ouvrir aux chercheurs, en particulier à la commission d'enquête d'Emmaüs", a-t-il confié sur RCF et Radio Notre-Dame.
Le 6 septembre dernier, de nouveaux témoignages de femmes sont sortis, accusant l'abbé Pierre d'agressions sexuelles. 24 femmes ont témoigné contre l'abbé.
Un "dossier assez mince"
Les archives en question sont celles de l'Église de France. Elles contiennent "un dossier assez mince", avec seulement "quelques lettres" montrant que les cardinaux de l'époque avaient "connaissance du comportement" de l'abbé Pierre. Il ajoute : "Quelques évêques ont su, certainement, un certain nombre de faits, mais exactement lesquels ? Il faudra une enquête historique pour le dire et j'encourage vivement l'enquête qu'Emmaüs vient d'ouvrir",
Selon l'archevêque, "Dans les années 50, quand ce comportement commence à être connu, il inquiète beaucoup et l'Église essaie de l'aider en lui imposant un séjour psychiatrique en Suisse". "Je ne dirais pas que l'Église n'a rien fait", défend-il, en rappelant que le prêtre avait "vécu avec Emmaüs", et pas dans un cadre ecclésial. "C'est de ce côté-là qu'il y a des archives", juge-t-il.
publié le 12 septembre à 11h30, Martin Pereira, 6Medias