France

1er-Mai : "On a passé un cap au niveau de la violence", le témoignage choc d’un CRS

Un CRS présent lors des affrontements du 1er-Mai dernier a témoigné dans un reportage diffusé par l’émission C politique sur France 5. Il évoque une montée de la violence à l’égard des forces de l’ordre et détaille l’enfer vécu durant cette journée.

108, c’est le nombre de policiers et de gendarmes blessés à l’issu du 1er-Mai dernier, selon le ministère de l’Intérieur. Une donnée qui reflète les nombreux affrontements survenus lors de cette journée de mobilisation annuelle, particulièrement redoutée cette année en raison de la forte contestation contre la réforme des retraites. Dans les médias comme sur les réseaux sociaux, des images d’une violence inouïe ont circulé. Dans un reportage proposé par l’émission "C politique" diffusée sur France 5, le 14 mai, un brigadier-chef au sein des Compagnies républicaines de sécurité (CRS) a raconté le déroulement de ces évènements du point de vue des forces de l’ordre.

"Le 1er-Mai, on sait que la journée va être longue. On avait des grenades de désencerclement, des grenades fumigènes, des grenades lacrymogènes. Ça permet de déboussoler un peu en face, de faire notre manœuvre", explique-t-il, alors qu’une centaine de black-blocs sont annoncés à Paris. Il évoque même une "scène de guérilla" et sait que cela s’annonce dur mais qu’il va "falloir tenir".

"Je n’avais jamais vu un collègue en flammes"

"Les insultes on s’en fout un peu, on passe au-dessus. Mais les projectiles, quand ça commence à pleuvoir de plus en plus, c’est très compliqué et très fatigant", poursuit-il. Cadenas, boules de pétanque, marteau, barres de fer, les unités sont ciblées par tout un tas d’objets lourds. Et parfois, certains hommes en font les frais : "Le collègue prend un pavé ou quelque chose de très lourd sur le casque et il tombe à nos pieds. Quand on voit ça, on y pense pendant de très longues minutes mais il faut continuer la mission".

Autre image choc, celle d’un policier en feu, touché par un cocktail molotov à Paris. "De mes yeux je n’avais jamais vu un collègue en flammes avant ça. (…) Cette manif du 1er-Mai, on a passé un cap au niveau de la violence", souligne le CRS. Si, selon lui, la violence est surtout pointée du doigt dans les rangs de la police, il évoque également un "ras-le-bol" de son camp. "Je suis rentré dans la police par vocation. Personne ne signe pour prendre des coups ou des cailloux, ce n’est pas ça la base du métier", conclut-il.

publié le 15 mai à 18h45, Orange avec 6Medias

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