Nouveau repli du marché automobile en novembre, soutien confirmé en baisse pour l'électrique
© SEBASTIEN BOZON, AFP - Le marché automobile français est resté extrêmement mal en point en novembre
Le marché automobile français est resté extrêmement mal en point en novembre, selon des données constructeurs publiées dimanche, aussi bien pour le thermique que pour l'électrique, qui bénéficiera d'un soutien de l'Etat bien moindre en 2025.
Le mois dernier, 133.318 voitures particulières neuves ont été immatriculées, soit une baisse de 12,7% par rapport au mois de novembre 2023, qui comptait deux jours ouvrés de plus, a rapporté la Plateforme automobile (PFA), qui regroupe constructeurs et équipementiers français.
Sur les 11 premiers mois de l'année, les ventes reculent de 3,7% par rapport à 2023, mais "on est sur des niveaux vraiment très bas, puisqu'on est à -23,4% par rapport à l'équivalent 2019, d'avant-crise", a déclaré à l'AFP Marc Mortureux, directeur de la PFA.
Dans cette industrie "qui vit sur les volumes, ça crée de grosses difficultés pour l'ensemble du tissu industriel, notamment les fournisseurs automobiles", souligne M. Mortureux.
Les plans sociaux se sont multipliés ces derniers mois, en France comme en Allemagne : dernier en date, l'équipementier automobile Valeo a annoncé mercredi qu'il comptait supprimer 868 postes sur huit de ses sites français.
Et il est "assez peu probable" que le marché se redresse à court terme, prévient M. Mortureux, compte tenu de niveaux de carnets commandes "également à des niveaux bas".
"On est dans un contexte où il y a énormément d'incertitudes sur le plan politique, il y a une certaine remontée de la crainte du chômage, (...) ça n'incite pas les gens à faire de gros achats", a-t-il déploré.
En outre, si le véhicule électrique connaît un rebond en termes de part de marché, à 17% en novembre contre 15% le mois précédent, les ventes de novembre (23.255 véhicules) sont en baisse de 25% par rapport à l'an dernier.
Le décret d'application du nouveau millésime des aides à l'achat de véhicules électriques, publié dimanche au Journal officiel et qui entre en vigueur lundi, confirme une sensible révision à la baisse du barème du bonus à l'achat, dont le montant dépend de la part fiscale de chaque foyer, variant de 2.000 euros pour les ménages les plus aisés à 4.000 euros pour les plus modestes.
"Les gens ne sont pas contre aller vers l'électrique, mais (...) l'existence d'aides à l'achat est un élément essentiel pour se décider", a déclaré M. Mortureux, selon lequel la démocratisation du véhicule électrique passe par le développement d'un marché de l'occasion, qui "se crée en soutenant ceux qui achètent un véhicule neuf".
Seul motif d'optimisme, la sortie des usines françaises en cette fin d'année de plusieurs nouveaux modèles comme la R5 électrique de Renault, "un peu moins coûteux que les générations d'avant", dont les immatriculations commencent à apparaître dans les chiffres.
Parmi les différentes motorisations, seules les hybrides sont en progression (+17% en novembre), représentant aujourd’hui près d’une immatriculation sur deux contre une sur trois en novembre 2023, selon le cabinet AAA Data.
Au sein de l'ensemble du marché,Stellantis voit ses ventes reculer de 13,15%, alors qu'elles se maintiennent chez Renault (+0,32%).
La Peugeot 208 reste le modèle le plus vendu aux particuliers sur les onze premiers mois de l'année, devant la Renault Clio et la Dacia Sandero.
publié le 1 décembre à 11h32, AFP