Économie

"Très, très lent": les négociations sur la pollution plastique piétinent à Busan

  • Des militants de Greenpeace rassemblés à Busan, avant l'ouverture de la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique, le 25 novembre 2024 en Corée du Sud
    ©ANTHONY WALLACE, AFP - Des militants de Greenpeace rassemblés à Busan, avant l'ouverture de la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique, le 25 novembre 2024 en Corée du Sud
  • Des militants de Greenpeace rassemblés à Busan, avant l'ouverture de la cinquième session du Comité intergouvernemental de négociation sur la pollution plastique, le 25 novembre 2024 en Corée du Sud
    ©Anthony WALLACE, AFP - Des participants invités à l'ouverture de la cinquième session des négociations sur un traité mondial contre la pollution plastique, à Busan, en Corée du Sud, le 25 novembre 2024

Les négociations pour un traité mondial contre la pollution plastique avancent avec lenteur à Busan en Corée du Sud, l'obstruction de plusieurs pays menaçant les chances d'aboutir à un accord, ont indiqué à l'AFP des diplomates et des observateurs mercredi.

Les délégués de plus de 170 pays sont réunis depuis lundi en Corée du Sud, dans le but de se mettre d'accord sur un texte avant le 1er décembre, après deux ans de négociations.

Mais mardi, les travaux au sein des quatre "groupes de contact" chargés de rédiger les termes du futur traité se sont enlisés dans des discussions "qui tournent en rond", a déclaré à l'AFP Eirik Lindebjerg, chargé de la politique en matière de plastiques à l'organisation WWF.

"Les discussions dans les groupes de contact avancent trop lentement", a-t-il déploré.

Plusieurs diplomates, s'exprimant sous le couvert de l'anonymat au sujet de ces discussions fermées au public, ont confirmé cette lenteur.

"C'est très, très lent, avec les pays habituels qui font tout pour ralentir le processus", a déclaré un délégué latino-américain.

Les documents soumis aux groupes de contact indiquent clairement que l'Arabie saoudite, l'Iran et la Russie souhaitent des modifications importantes, notamment la suppression d'une partie du traité visant à limiter la production de nouvelles matières plastiques.

Dans une de ces propositions, l'Arabie saoudite a estimé que toute restriction de la production irait "au-delà" de l'objectif du traité, qui est de limiter la pollution plastique, et risque de créer des "perturbations économiques".

D'autres diplomates et hauts-fonctionnaires participant aux négociations ont fait part de leur frustration croissante.

"Il y a une différence entre protéger ses intérêts et entraver délibérément les progrès des négociations", s'est plaint un délégué d'un petit Etat insulaire.

La teneur des discussions jusqu'à présent laissent présager une fin des pourparlers pour le moins compliquée, a prévenu un diplomate européen.

"Je pense que nous arriverons à une situation très difficile dans deux jours au plus tard", a-t-il prédit.

Selon M. Lindebjerg, l'observateur de WWF, les deux premiers jours de pourparlers ont tout de même abouti à quelques points positifs, notamment en ce qui concerne les propositions pour limiter les produits chimiques "problématiques".

"Cela peut nous permettre d'aller loin dans l'éradication des objets en plastique nocifs et inutiles qui empoisonnent l'humanité et la nature", a-t-il déclaré. "Maintenant, la majorité progressiste des pays représentés ici (...) doit agir à l'unisson et ne pas faire de compromis".

Pour un diplomate européen, "la clé du succès est de formuler un accord soutenu par une grande majorité". Cela "forcera le petit groupe (de pays qui bloquent les négociations) à tenter de torpiller (le traité) ou à devenir la minorité bruyante et insatisfaite d'un traité qu'ils finiront par signer".

publié le 27 novembre à 07h53, AFP

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